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Gaya sur sa lune
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4 septembre 2008

Vacances forcées : Enlèvement à la maison blanche

J’enfourchais ma bécane et fit vrombir le moteur. J’allais à la maison d’édition. Il était plus de huit heures du soir, et il faisait déjà nuit. On était le 3 janvier. Il n’y avait personne dans les rues.

J’entendais quand je passais devant certaines maisons des chiens aboyer. J’aimais bien sortir le soir, voir la neige tomber. Les lumières des lampadaires et des maisons étaient éclairées. J’imaginais les familles réunies autour du repas. J’étais heureuse de cette belle soirée. Il ne neigeait plus depuis quelques jours, mais tous les toits étaient recouverts d’une épaisse couche blanche. Les mairies avaient fait saler les routes, et elles ne glissaient plus.

Une pensée noire se glissa en moi. J’oubliais le procès. Ils avaient besoin de moi.

Jamais je n’oublierai ce que j’avais vu. Comment peut-on oublier, quand on a vu le diable à l’œuvre ? Comment peut-on oublier que l’on a laissé faire une chose pareille ? On ne le peut. On est maudit. La moindre des choses est de tout faire pour rendre le diable à l’enfer, mais ce n’est qu’une bien piètre compensation pour ceux pour qui la mort a prit un morceau de leur chair.

            La nuit me sembla alors bien moins belle. Elle paraissait même menaçante. Les étoiles même semblaient s’être voilées. J’eus soudain peur, très peur. Une angoisse sans motif apparent. J’accélérai légèrement. A un tournant, une voiture se rangea derrière moi.

            Elle roulait à la même vitesse que moi, derrière moi. C’était une voiture blanche. Blanche ou grise, d’ailleurs, car dans la nuit, il est difficile de bien voir.

J’avais déjà fait quelques kilomètres et j’arrivais enfin en vue de la maison blanche de l’écriture. C’était une grande bâtisse, comme son nom l’indique, blanche. Tout en haut, une fenêtre était éclairée.

Je regardais dans mon rétroviseur. Horreur, la voiture était toujours derrière moi. Je paniquais.

Je me garai le plus proche possible le la grande bâtisse, et couru jusqu’à la porte, sans prendre le temps d’enlever mon casque. J’essayai d’ouvrir, mais elle était fermée à clef. Je me rappelai alors que M. ROUCHAU fermait toujours après 8h45. Je sonnai. Une fois… Deux fois…

Il travaillait au dernier étage, mais j’entendais déjà le bruit de ses pas. Je mis plusieurs secondes pour m’apercevoir que les sons venaient de derrière moi. Je me retournai lentement, m’attendant à voir tous les monstres de la création. Je tremblais. Je vis d’abord le visage encapuchonné, puis sa main gantée qui tenait un mouchoir blanc, et dans l’autre main…

Si je n’avais pas pensé à crier, là, s’en était devenu impossible. J’avais les yeux braqués sur le revolver. Tout le reste de ma vision s’estompa. Il ne semblait n’y avoir que moi et cette main qui me menaçait de l’arme. Tous mes sens étaient braqués sur cette vision d’horreur. Je n’arrivais plus à réfléchir. Je ne savais plus ce que je faisais, où j’étais, et même qui j’étais. Ma pensée était devenue un grand trou noir sans fond.

-« Tu ne parles pas, tu montes dans la voiture. »

Je n’entendais qu’à peine ce qu’il disait, et cet assemblage de lettres ne signifiait plus rien pour moi. Ces mots firent tout de même échos dans ma tête.

-« Monte dans la voiture, je t’ai dit. »

Cela mit du mal à pénétrer jusqu’au cerveau, mais il y arriva tout de même. J’ordonnais à ma tête de trouver l’engin et à mon corps d’obéir, mais mes yeux ne pouvaient quitter le revolver, et mes jambes refusaient d’avancer.

            Ma vue s’obscurcit tout à coup, comme sur un écran d’ordinateur qui se mettrait, dans le désordre de ses pixels, à s’éteindre. Je sentis mes jambes se dérober sous moi. Je me sentais bien, comme dans un rêve, mis à part que je paniquais, que je ne savais pas ce qui était en train de m’arriver.

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Commentaires
H
J'aime beaucoup !
L
Le premier chapitre est excellent! :) a toute suite
F
ba jai pa tou lu mai sa a lair bien.bsxxx
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