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Gaya sur sa lune
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6 septembre 2008

Le roi de Mycènes : prologue

Mon père est le meilleur chasseur qui existe. Il est capable de tuer un lièvre à cinquante pas de distance avec son grand arc. Certains croient que son arme est celle d’Héraclès en personne et que c’est pour cette raison qu’il ne rate jamais son tir, mais moi je sais bien que c’est faux. Pour devenir le meilleur, mon père s’est beaucoup entraîné. C’est lui qui l’a taillé tout seul, son arc, il y a quatre printemps, car j’avais cassé l’ancien. C’était un jour où il n’avait pas voulu m’emmener à la chasse. Lorsqu’il est allé se coucher, je suis sorti avec l’arc, j’en ai coupé la corde avec mon couteau et je l’ai cassé en deux sur mon genou.

Je ne sais pas s’il a su que c’était moi qui avais fait ça… Sûrement. N’empêche le lendemain, il s’est taillé cet arc et il m’en a taillé un aussi, mais bien que j’aille maintenant sur ma douzième année, je suis toujours un aussi piètre chasseur et mes amis se moquent de moi.

Mon père m’a dit que quand il était plus jeune, il faisait le désespoir de son grand-père car il était pire que moi. Comme ça je me dis que plus tard, je serai aussi fort que lui maintenant, et tout le monde applaudira mes prouesses parce que je serai le meilleur et le défenseur du village. J’en épouserai bien entendu la plus belle fille, et ce sera Laïssa. Après, je serai un grand roi, parce que tout le monde m’aimera et voudra m’asseoir sur le trône. Alors j’irai, pour leur faire plaisir. Et je deviendrai immortel, car les dieux…

-« Achilloüs, tire le cerf ! Tu es avec nous ou pas ! » Me chuchota mon père.

Nos compagnons bandaient tous leur arc, au cas où je raterais.

J’encoche la flèche et tends la corde. Je vise. Soudain, la bête lève la tête. Mon père pose sa main sur mon arme pour m’empêcher de tirer, mais c’est trop tard. La flèche part se ficher dans le flanc de l’animal. J’ai réussi ! Je suis tout heureux. Je regarde les hommes autour de moi. Tous ont le nez en l’air et personne n’a vu mon joli coup. Je ne comprends pas ce qu’ils ont. C’est alors qu’au-dessus de nos têtes volent des centaines d’oiseaux hurlants. On entend au loin des cris provenant du village.

C’est alors que mon père se met à courir, ainsi que tous les hommes, vers ce qui sera un massacre, mais je ne le sais pas encore, et je cours derrière, sans plus m’occuper de mon cerf.


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